Ce travail est le fruit d’une collaboration entre Francine Carrillo et moi-même. J’ai découvert ses écrits il y a plusieurs années et j’ai tout de suite été séduite par son style épuré, sa parole juste et la subtilité de ses propos. Cependant, je ne me sentais pas encore assez mûre pour la contacter. Ce n’est qu’après avoir surmonté un grave problème de tendinite au bras, que je décidais qu’il était temps pour moi de la rencontrer. Heureuse coïncidence, Francine habitait qu’à 30 minutes de chez moi et était aussi passionnée de calligraphie et de peinture!
Après quelques rendez-vous intenses et nourrissants, nous avons développé une belle complicité et avons eu envie de travailler ensemble. Une idée de livre en commun vu le jour : Francine écrirait les textes et je les illustrerais en créant des tableaux que j’exposerais par la suite. Les thèmes de réflexion retenus furent: le Souffle, la Nuit, la Lumière, le Silence et l’Ineffable. Francine plongea alors dans son répertoire de poésies et me soumit différents textes.
Il m’a fallu plusieurs mois pour trouver le style, le rythme, les couleurs et la langue graphique qui allaient illustrer ses propos. Pour certains poèmes, je trouvais mon bonheur rapidement, pour d’autres, ils se refusaient à moi. Trop riches de mots, trop intenses, je me perdais dans tout ce qu’ils évoquaient pour moi. Confrontée à mes propres limites, je compris qu’il fallait que je fasse un travail de lâcher prise : voir autrement, faire confiance à mon intuition et laisser le souffle me guider. Petit à petit j’élaguais le superflu, je prenais de la hauteur et je trouvais mon chemin.
Une fois que la moitié des tableaux fut exécutée, je commençais la mise un page d’un livre afin de de pouvoir visualiser le projet dans son ensemble. Comme un puzzle en construction, tout commençait à prendre forme. Au final, il nous fallut à peu près un an et demi pour finaliser ce projet.
« Un souffle, à peine » est une invitation à percevoir, ressentir et écouter le flux du Grand Mystère Cosmique qui nous entoure. Le souffle est partout et dans toutes choses; il est pour moi synonyme de légèreté, de fragilité, de caresse, de tendresse, de bienveillance, de vibration, d’énergie, de Prâna, d’expiration et d’inspiration. Il est comme une prière silencieuse qui s’offre et s’abandonne en nous, en nous insufflant la vie. « C’est le souffle de Dieu que tu respires et tu ne le sais pas » affirmait Théophile d’Antioch (IV siècle).
Je tiens à remercier chaleureusement Francine, car grâce à elle j’ai pu concrétiser un projet, tout en travaillant sur ma propre évolution personnelle. Ce fut une belle rencontre. Merci Francine !
Sophie Verbeek (2015)